La France compte aujourd’hui plus de 13 millions de personnes de plus de 65 ans. Un chiffre qui force à regarder de près la pharmacie familiale : entre automédication généralisée et traitements au long cours, la question se pose. Quels médicaments en vente libre sont réellement adaptés à cette tranche d’âge souvent fragilisée, mais aussi confrontée à des douleurs et petits maux du quotidien ? Voyons-y plus clair.
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L’aspirine
Dans les rayons, le choix semble vaste. Pourtant, pour une personne âgée, s’orienter vers le bon médicament sans ordonnance relève parfois du casse-tête. Prenons l’aspirine. Cet incontournable, classé parmi les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), s’écoule chaque année à des millions d’exemplaires. Derrière ce nom familier se cache l’acide acétylsalicylique, qui agit à la fois contre l’inflammation, la fièvre et la douleur, tout en offrant un effet fluidifiant sur le sang.
Pour un senior, l’aspirine peut apporter un soulagement tangible : douleurs articulaires persistantes, poussées de fièvre ou prévention de certains troubles cardiovasculaires, sous réserve bien sûr de respecter la dose adaptée. La recommandation pour cette population tourne autour de 2 g par jour, jamais plus, et toujours avec l’avis du médecin, car le moindre surdosage peut s’avérer risqué.
Le paracétamol
S’il fallait désigner le champion de la boîte à pharmacie des seniors, le paracétamol l’emporterait haut la main. Plus de 250 millions de boîtes vendues chaque année, preuve de sa place dans la gestion quotidienne des douleurs et états fébriles. Antalgique, antipyrétique, il fait partie des solutions les plus sûres pour calmer les maux de tête, douleurs musculaires, courbatures ou encore poussées de fièvre.
La règle est simple : ne pas dépasser 3 g par jour pour éviter tout risque pour le foie, qui devient plus sensible avec l’âge. Passé 70 ans, l’automédication avec le paracétamol demande une prudence accrue. Le dialogue avec le pharmacien ou le médecin reste la meilleure option pour éviter les interactions ou une utilisation excessive.
Le diclofénac
Autre AINS disponible sans ordonnance : le diclofénac. Son efficacité sur les douleurs musculaires, articulaires ou osseuses n’est plus à prouver. Mais là encore, la prudence doit primer. Le diclofénac, bien que vendu à grande échelle, doit être utilisé sur de courtes périodes, et jamais en cas de troubles digestifs ou cardiaques déjà présents. Avant d’y avoir recours, un point avec un professionnel de santé s’impose, surtout après 65 ans.
Les analgésiques
Pour traiter des douleurs variées, plusieurs familles d’analgésiques se retrouvent en vente libre et sont parfois prescrites aux seniors pour venir à bout de douleurs aiguës ou chroniques. Voici une liste des principaux médicaments concernés :
- Tramadol
- Opioïdes
- Codéine
- Ibuprofène
Chacun possède des propriétés spécifiques, mais tous exigent une vigilance particulière, notamment du fait de possibles effets secondaires (somnolence, troubles digestifs, interactions). L’automédication n’a rien d’anodin : la règle reste de respecter scrupuleusement la posologie indiquée, et de ne jamais prolonger la prise sans avis médical.
Pour les seniors, la pharmacie n’est pas un terrain de jeu. Choisir un médicament en vente libre, c’est déjà faire un pari sur sa santé. Mieux vaut miser sur la prudence, car à chaque âge, le corps change ses règles du jeu.

